La Tunisie continue de faire face à un déficit commercial en janvier 2025, marqué par une légère amélioration hors énergie, mais une détérioration notable du solde énergétique. Cette situation accentue la pression sur les finances publiques et souligne les défis économiques à relever.
Le pays enregistre ses principaux déficits commerciaux avec plusieurs partenaires majeurs :
- Chine : -294 millions d’euros
- Russie : -196 millions d’euros
- Algérie : -85,33 millions d’euros
- Turquie : -66,6 millions d’euros
- Grèce : -59,9 millions d’euros
- Inde : -31,39 millions d’euros
En revanche, la Tunisie bénéficie d’excédents commerciaux avec certains pays partenaires :
- France : +109,6 millions d’euros
- Allemagne : +83 millions d’euros
- Italie : +81 millions d’euros
- Libye : +55 millions d’euros
- Maroc : +24 millions d’euros
Baisse des exportations vers l’Union européenne
L’Union européenne demeure le principal partenaire commercial de la Tunisie, absorbant 67,9 % de ses exportations. Cependant, une baisse globale de 9,8 % des exportations vers l’UE a été constatée en janvier 2025, en raison d’un recul des ventes vers :
- France : -6,2 %
- Italie : -7,5 %
- Espagne : -59 %
Seules l’Allemagne (+13 %) et les Pays-Bas (+18,8 %) affichent une progression des importations tunisiennes, traduisant une évolution contrastée des flux commerciaux au sein de l’Europe.
Hausse des importations : diversification et dépendance accrue
Les importations en provenance de l’Union européenne, qui représentent 41,7 % du total, ont augmenté de 4,2 %, atteignant 2,830 milliards de dinars (849 millions d’euros). Cette hausse est alimentée par :
- France : +1,8 %
- Italie : +8,7 %
- Allemagne : -0,4 %
- Espagne : -2 %
- Belgique : -14,6 %
En dehors de l’UE, les importations tunisiennes ont enregistré une hausse significative, notamment avec :
- Chine : +62,3 %
- Russie : +51,2 %
- Inde : +12,2 %
- Turquie : +10,4 %
Cette dynamique souligne une diversification progressive des sources d’approvisionnement, mais aussi une dépendance croissante vis-à-vis de certains marchés, notamment asiatiques et russes.
Une nécessité de réformes structurelles
Les données économiques de janvier 2025 mettent en lumière les fragilités structurelles de l’économie tunisienne, notamment sa forte dépendance aux importations, en particulier dans le secteur énergétique. Pour inverser cette tendance et rééquilibrer la balance commerciale, les autorités devront :
- Renforcer la compétitivité des exportations par une modernisation des secteurs clés et une meilleure intégration dans les chaînes de valeur mondiales.
- Diversifier les partenariats commerciaux, en s’orientant vers de nouveaux marchés pour réduire l’exposition aux fluctuations des échanges avec l’UE.
- Réduire la dépendance aux importations, notamment énergétiques, en investissant dans des alternatives locales comme les énergies renouvelables et l’amélioration de la production nationale.