Les récents événements survenus dans les collèges et lycées de Tunisie mettent en lumière une problématique préoccupante : l’impact des nouvelles technologies, notamment des réseaux sociaux, sur notre jeunesse. Si l’essor du numérique est perçu comme une avancée majeure, son usage excessif et parfois inapproprié entraîne des dérives qui ne peuvent être ignorées.
L’essor du numérique en Tunisie
La Tunisie s’est lancée avec ambition dans le développement des infrastructures numériques. Deux initiatives marquantes illustrent cet engagement.
D’une part, le lancement d’Edunet 10 en mars 2023, un projet qui vise à connecter plus de 3 000 établissements scolaires à un réseau numérique performant. Ce projet, considéré comme le plus important dans ce domaine, est destiné à améliorer les infrastructures numériques nationales et à optimiser les services pour les citoyens et les institutions.
D’autre part, la signature, le 30 novembre dernier, des accords d’attribution des licences 5G aux trois principaux opérateurs téléphoniques. Ce jalon marque une étape cruciale dans l’intégration de la Tunisie dans l’ère des technologies de pointe.
Les dangers des réseaux sociaux
Malgré ces avancées, les risques liés à un mauvais usage du numérique ne peuvent être ignorés. Les réseaux sociaux, en particulier, ont un impact dévastateur sur les jeunes. Des dérives inquiétantes sont observées, notamment l’utilisation des smartphones pour capturer et publier des vidéos tournées dans les classes ou les établissements scolaires.
Face à ces menaces, certaines écoles en Tunisie ont pris des mesures drastiques, comme l’interdiction des téléphones portables, notamment les smartphones. Cette initiative, bien qu’encore limitée, suscite des appels pour une adoption à grande échelle dans tous les collèges et lycées du pays.
Ces restrictions ne devraient pas freiner l’introduction de l’enseignement numérique. En effet, l’objectif n’est pas de revenir sur les progrès réalisés, mais de garantir un usage sain et constructif des outils numériques.
Des exemples à méditer
L’idée de repenser l’utilisation du numérique dans les écoles n’est pas propre à la Tunisie. Des pays pionniers dans ce domaine, comme la Norvège, la Suède et le Danemark, ont récemment marqué une pause dans leur approche du tout numérique. Ces nations, qui avaient misé sur l’intégration massive des tablettes et smartphones à partir de 2017, ont constaté une baisse des performances de leurs élèves dans les classements internationaux.
Face à ces résultats décevants, elles n’ont pas hésité à limiter l’usage des outils numériques à l’école, mettant en avant les effets néfastes d’une utilisation excessive. Cette démarche inspire aujourd’hui d’autres pays d’Europe occidentale.
Une réflexion urgente
Ces constats incitent à une réflexion approfondie sur l’équilibre à trouver entre intégration technologique et préservation des fondamentaux éducatifs. Si le numérique peut être un formidable levier pour moderniser l’apprentissage, il est impératif d’encadrer son usage afin de protéger les jeunes générations des dangers liés à une exposition incontrôlée aux écrans et aux réseaux sociaux.
À suivre