L’Institut national de neurologie Mongi Ben Hmida a récemment tiré la sonnette d’alarme face à l’augmentation significative des maladies neurologiques en Tunisie. Chaque année, plus de 3 000 hospitalisations pour accident vasculaire cérébral (AVC) sont recensées, un chiffre inquiétant pour un pays dont la population est relativement limitée.
Une population vieillissante en cause
Lors d’une cérémonie récente, la directrice de l’Institut, Samia Ben Sassi, a expliqué que ce phénomène est en grande partie dû au vieillissement de la population tunisienne. Ce vieillissement s’accompagne également d’une hausse de 30 à 40% des cas de maladie de Parkinson, souvent liée à des mutations génétiques. Ces pathologies constituent un véritable défi de santé publique pour le pays.
L’Institut national de neurologie face à une demande croissante
Depuis sa fondation en 1974, l’Institut Mongi Ben Hmida s’est imposé comme une référence dans le traitement des maladies neurologiques. Chaque année, près de 70 000 patients y sont reçus en consultation, et environ 500 hospitalisations y sont enregistrées. Les 136 lits disponibles de l’établissement peinent à répondre à la demande croissante, notamment à cause des maladies neurodégénératives de plus en plus fréquentes au sein d’une population vieillissante.
Les défis du système de santé tunisien
La montée en flèche des maladies neurologiques pose des défis multiples pour le système de santé en Tunisie :
- Demande croissante de soins spécialisés : Les patients nécessitent des traitements spécifiques et souvent prolongés, ce qui alourdit la charge des infrastructures.
- Contraintes budgétaires : Le financement du secteur reste limité, ce qui complique l’optimisation des soins et des ressources.
- Manque de sensibilisation et de prévention : Une prise en charge tardive des maladies augmente les complications et la gravité des cas.
Les pistes pour une meilleure prise en charge
Pour faire face à cette situation préoccupante, plusieurs mesures pourraient être mises en œuvre :
- Renforcer les capacités de l’Institut national de neurologie :
- Augmenter les moyens humains et matériels.
- Développer la recherche clinique et des programmes de formation continue pour les professionnels de santé.
- Améliorer la prévention et le dépistage :
- Sensibiliser la population sur les facteurs de risque des maladies neurologiques.
- Promouvoir des modes de vie sains pour réduire les risques, comme l’adoption d’une alimentation équilibrée et la pratique régulière d’une activité physique.
- Mettre en place des programmes de dépistage précoce.
- Renforcer la coordination des acteurs de santé :
- Développer des réseaux de soins spécialisés.
- Encourager le partage des bonnes pratiques entre professionnels.
- Élaborer des protocoles standardisés pour une prise en charge optimale.
Une action coordonnée indispensable
L’ampleur de ce phénomène nécessite une mobilisation collective des différents acteurs du secteur de la santé. Des efforts concertés sont essentiels pour répondre efficacement aux besoins des patients, prévenir l’évolution des pathologies neurologiques et garantir une meilleure qualité de vie à une population vieillissante.