La Compagnie nationale de pétrole (NOC) de Libye a annoncé, ce dimanche, l’état de force majeure après que plusieurs réservoirs de la raffinerie de Zawiya, située à 40 kilomètres à l’ouest de Tripoli, ont été gravement endommagés lors de violents affrontements entre groupes armés.
Une intervention sous haute tension
Malgré les combats persistants dans la région, les équipes de sécurité et de maintenance de la NOC sont intervenues rapidement pour contenir les incendies et les fuites de gaz. Cette action a permis de limiter les risques de propagation, bien que la situation reste précaire.
Une infrastructure stratégique menacée
La raffinerie de Zawiya joue un rôle crucial dans le raffinage et la distribution des carburants en Libye. Toutefois, les tirs de milices armées ont provoqué des dégâts significatifs, avec des flammes et une épaisse fumée visibles depuis plusieurs kilomètres, selon des témoins.
Depuis 2011, cette infrastructure est régulièrement prise pour cible en raison de la présence de groupes armés impliqués dans le trafic de carburant subventionné. Ces activités illicites ont permis à ces milices de renforcer leur puissance économique et militaire, alimentant ainsi les tensions et les affrontements dans la région.
Un appel à la cessation des hostilités
Dans un communiqué officiel, la NOC a indiqué que son conseil d’administration siégeait en session permanente afin d’évaluer la situation et de prendre les mesures appropriées pour contenir les risques. L’entreprise a appelé :
- à la cessation immédiate des hostilités,
- au respect et à la protection des infrastructures pétrolières, quel que soit le différend entre les parties en conflit.
Une économie pétrolière en crise
Ces affrontements surviennent dans un contexte de rivalité persistante entre le Gouvernement d’union nationale (GUN), reconnu internationalement, et le gouvernement rival soutenu par le Parlement de Tobrouk, dirigé par Osama Hamad. Cette lutte acharnée pour le contrôle des revenus pétroliers aggrave les tensions politiques et économiques dans le pays.
Le pétrole représente la principale source de revenus de la Libye. Toutefois, les conflits récurrents ont entraîné une réduction significative des exportations depuis plusieurs années et freiné les projets d’expansion. Bien que le pays produise actuellement environ 1,2 million de barils par jour, il reste loin de son objectif ambitieux de 2 millions de barils quotidiens.
La situation de Zawiya met en lumière les fragilités structurelles d’une économie pétrolière à la merci des affrontements internes et des tensions politiques persistantes.