L’agence de notation japonaise Rating and Investment Information (R&I) a révisé la perspective de la note souveraine de la Tunisie (note d’émetteur en monnaie étrangère) de négative à stable, tout en maintenant la note à B-.
L’agence a expliqué dans son communiqué que l’économie tunisienne montre des signes de reprise progressive, le déficit courant ayant diminué et les réserves de change ayant augmenté, ce qui a atténué les inquiétudes concernant les liquidités en devises, malgré l’absence persistante d’un accord final avec le Fonds monétaire international (FMI). Elle a également attribué cette amélioration à :
- Diminution du déficit budgétaire en pourcentage du PIB.
- Diminution « modérée » de la dette publique.
- L’engagement du gouvernement à consolider les finances publiques afin de minimiser les risques liés au service de la dette.
Indicateurs de croissance
- Le PIB réel de la Tunisie a augmenté de 1,4 % en 2024, soutenu par de meilleures conditions météorologiques par rapport à l’année précédente et une forte reprise du secteur du tourisme.
- L’agence s’attend à ce que la croissance économique se situe entre 1 et 2 % en 2025.
- Le 15 août, l’Institut national des statistiques a annoncé un taux de croissance de 2,4 %.
Relations d’affaires
En ce qui concerne les droits de douane imposés sur le commerce entre la Tunisie et les États-Unis, l’agence a estimé que leur impact serait limité, étant donné le faible volume des exportations tunisiennes vers le marché américain. Toutefois, elle a souligné la nécessité de surveiller les répercussions indirectes liées à l’économie européenne, premier partenaire commercial de la Tunisie.
Prévisions pour l’avenir
- L’agence s’attend à ce que l’économie tunisienne continue d’enregistrer des taux de croissance compris entre 1 % et 2 % en 2026 et au-delà, à condition que la production des secteurs de l’agriculture et du tourisme se stabilise.
- Le déficit courant est tombé à 1,7 % du PIB en 2024, grâce à un excédent de la balance des services résultant de l’augmentation des recettes touristiques et des envois de fonds des Tunisiens à l’étranger.
- Le déficit futur devrait se situer entre 2 et 3 % du PIB, en raison de l’augmentation des importations d’énergie et de produits intermédiaires à mesure que l’activité économique s’accroît.
Finances publiques
L’agence note que la masse des salaires et des subventions représente une part importante des dépenses de l’État, ce qui limite la possibilité d’orienter les ressources vers l’investissement. Cependant, le gouvernement poursuit ses efforts pour améliorer la mobilisation des ressources fiscales et rationaliser les dépenses, notamment salariales, ce qui a permis de réduire le déficit budgétaire à 6 % du PIB en 2024.
Le 29 août 2023, R&I a dégradé la note souveraine de la Tunisie de B à B- avec une perspective négative, en raison de la détérioration des positions budgétaires et extérieures, des niveaux élevés de la dette publique et de l’incertitude des réformes économiques à l’époque.