Mercredi matin, 15 octobre 2025, le Président de la République tunisienne, Kais Saied, a présidé la commémoration du 62ème anniversaire de la Journée de l’Evacuation dans la ville de Bizerte, où il a déposé une gerbe de fleurs au Parc des Martyrs et récité la Fatiha pour les âmes des martyrs qui se sont sacrifiés pour la libération de la Tunisie. Cette journée commémore l’évacuation du dernier soldat français du territoire tunisien le 15 octobre 1963, un événement historique qui incarne le triomphe de la volonté nationale.
Le président Kais Saied a accordé la grâce présidentielle à 1 125 prisonniers, ce qui a permis la libération de 364 d’entre eux. Il a également ordonné la libération conditionnelle de 1 035 autres prisonniers, une mesure visant à réintégrer les prisonniers dans la société et à promouvoir les valeurs de tolérance en ce jour symbolique.
La bataille de l’évacuation : Une épopée nationale La bataille pour l’évacuation a en fait commencé en février 1958, suite à l’agression française contre le village de Sakia Sidi Youssef à El Kef, à la frontière tuniso-algérienne, qui a visé les institutions locales et provoqué le martyre de dizaines de Tunisiens et d’Algériens. Cette agression a suscité une résistance qui a conduit le gouvernement tunisien à prendre la décision, le 17 juillet 1958, d’évacuer les troupes françaises de la base de Bizerte par la voie diplomatique.
Cependant, la situation se détériore en juillet 1961 et donne lieu à de violents affrontements. Un cessez-le-feu est déclaré le 23 juillet pour permettre des négociations qui aboutissent le 15 octobre 1963 à l’évacuation des troupes françaises sous la conduite de l’amiral Vivier Menade, marquant ainsi la fin de la présence coloniale française en Tunisie.
Signification de l’anniversaire La journée d’évacuation est un symbole d’unité nationale et de sacrifice, car les Tunisiens commémorent les martyrs de la bataille de Bizerte, qui a été le point décisif de la libération du pays. Les événements ont été largement suivis par les officiels et le public, avec des manifestations culturelles et l’hommage aux familles des martyrs.