Le professeur d’économie Ridha Chkandali a exprimé de vives critiques concernant la nouvelle loi sur les chèques, la qualifiant de menace sérieuse pour l’économie tunisienne. Dans une publication sur sa page Facebook officielle, il a alerté sur les conséquences potentielles de cette réforme, notamment sur la consommation privée et le commerce.
Une menace pour la croissance économique
Selon Chkandali, l’économie tunisienne, déjà fragilisée, repose largement sur la consommation privée, qui a permis une légère reprise économique depuis la révolution. La réforme sur les chèques risque, selon lui, de compromettre cet équilibre.
Il a souligné que de nombreuses familles tunisiennes utilisent les chèques pour échelonner leurs paiements, compte tenu de leur pouvoir d’achat limité. En remplaçant progressivement le chèque par la lettre de change, le nouveau cadre législatif pourrait déstabiliser le secteur commercial, un pilier essentiel de l’économie tunisienne.
Les risques pour le secteur commercial
Chkandali a averti que si le commerce venait à ralentir, cela pourrait entraîner un effet domino sur tous les autres secteurs économiques, notamment ceux liés à la consommation locale.
« Sans consommation, l’économie tunisienne sera encore plus vulnérable et dépendante des facteurs externes, tels que les incertitudes liées aux exportations », a-t-il déclaré.
La lettre de change : une solution problématique
La réforme propose de substituer les chèques par des lettres de change, mais Chkandali met en garde contre cette alternative. Il souligne que :
Les lettres de change n’offrent pas les mêmes garanties juridiques que les chèques.
Contrairement aux chèques, elles ne sont pas soumises à des sanctions pénales en cas de non-paiement, ce qui pourrait réduire la confiance des parties prenantes.
Il a également rappelé que les transactions financières réalisées via chèques représentent un volume beaucoup plus important que celles effectuées par lettres de change en Tunisie, rendant cette transition difficile à justifier sur le plan pratique.
Un contexte économique fragile
Ridha Chkandali estime que cette réforme, bien qu’elle cherche à moderniser le cadre législatif, pourrait déstabiliser une économie déjà en difficulté, avec des traditions économiques établies depuis plus de cinquante ans.
« Cette réforme, mal calibrée, risque d’anéantir ce qui reste de la faible reprise économique tunisienne », a-t-il conclu.