Le point de presse conjoint du roi Abdallah II de Jordanie et du président américain Donald Trump, tenu le mardi 11 février 2025 à la Maison-Blanche, a déclenché une vive polémique sur les réseaux sociaux tunisiens.
Des rumeurs sur une implication tunisienne
À l’origine de la controverse, une vidéo traduite en arabe et diffusée par la chaîne Al Jazeera, où une journaliste aurait interrogé Donald Trump sur la possible relocalisation de Palestiniens dans des pays tiers, dont la Tunisie et l’Albanie. Le président américain aurait répondu que plusieurs nations étaient disposées à accueillir des enfants palestiniens nécessitant des soins médicaux.
Cette déclaration a immédiatement suscité l’indignation en Tunisie. Des internautes ont exprimé leur inquiétude face à une éventuelle implication du pays dans un projet américain visant à déplacer des Palestiniens hors de Gaza et à placer le territoire sous contrôle américain.
Pourtant, le même jour, le ministère tunisien des Affaires étrangères avait fermement rejeté toute tentative de déplacement forcé des habitants de Gaza, réaffirmant son soutien à la résistance palestinienne et dénonçant les attaques israéliennes.
Un emballement médiatique autour d’une traduction erronée
L’ancien député du mouvement Al Karama, Ziad Elhechmi, a rapidement réagi à cette polémique, déclarant :
« Aujourd’hui, lors de la conférence de presse entre Trump et le roi de Jordanie, la question du déplacement forcé des habitants de Gaza vers certains pays arabes a été abordée. Trump a déclaré qu’il y avait des discussions avec plusieurs pays arabes, y compris la Tunisie ! Quoi ??? Oui, il a bien mentionné la Tunisie ! Et la journaliste a même insisté en répétant « Tunisie ? », ce à quoi Trump a confirmé. Et maintenant ? Avez-vous entendu quoi que ce soit en Tunisie ? Pas un mot, pas une déclaration officielle. Mais au fond, pourquoi être surpris ? Kaïs Saïed a déjà accepté l’installation d’Africains en échange de quelques millions de l’Union européenne et de l’Italie… ».
Cependant, une vérification des faits menée par BN Check a révélé une erreur dans la traduction de la chaîne Al Jazeera.
En consultant l’enregistrement original en anglais, il apparaît que la journaliste n’a jamais mentionné la Tunisie. Elle a en réalité cité l’Indonésie et l’Albanie, et non la Tunisie, comme pays potentiellement impliqués dans l’accueil temporaire d’enfants palestiniens malades.
Aucune implication de la Tunisie confirmée
Ainsi, contrairement à ce qui a été avancé sur certains médias et réseaux sociaux, la Tunisie n’a jamais été mentionnée par Donald Trump lors de cette conférence de presse.
Cette polémique illustre les dangers des traductions erronées et de la désinformation, particulièrement dans un contexte de tensions internationales où les déclarations des dirigeants mondiaux sont scrutées et parfois déformées.